APPEL DU DEVOIR #2

APPEL DU DEVOIR #2

HEROES

1 ■ Synopsis
10:00 am ; Palais de Justice
Un ciel noir et une pluie battante. Les intempéries se sont faites violentes au cours des dernières heures – à tel point que l'un des plafonds des salles d'auditions du vieux Palais de Justice s'est effondré sous l'eau stagnante. Les autres étant occupées, le personnel doit avoir une solution – ou au moins en trouver. Une journée un peu pourrie, des conditions envisagées à la va-vite pour tout de même mener à bien cette séance mais, par chance, l'une des salles d'archives du sous-sol est disponible ; après tout, l'audience se passe à huit clos et ne nécessite pas d'être présentée en grandes pompes.

Si la séance commence le plus naturellement du monde dans ce petit espace, c'est le parti civil qui s'alarme de voir les fuites reprendre de plus belles le long des murs. Quelques filets d'eau, une humidité que les feuilles et les dossiers entassés n'apprécient pas, les papiers encrés et mouillés commencent à peser lourd et, dans un soudain fracas, font s'effondrer l'armoire où ils se trouvaient – devant l'unique sortie, les portes fermées et désormais bloquées. Et les ennuis ne font que commencer puisque l'eau qui coulait commence à s'accumuler.

Si, d'ordinaire, l'idée d'un bain de pieds n'est pas déplaisante, Elizabeth O'Ceallaigh et Jess Rizzo sont contraintes de perdre rapidement leur sourire. Il va falloir être patientes, même malgré l'appel passé aux pompiers – une équipe déjà en route, dont Lloyd Hatfield et sa combinaison. Qui sait le temps qu'ils mettront à ouvrir vu toute la flotte qui continue de lécher les chevilles. Une magnifique journée en perspective !      

2 ■ Participants
# Jess Rizzo
# Elizabeth O'Ceallaigh
# Lloyd Hatfield

3 ■ Règles à suivre pour cet appel :
# 600 mots maximum par réponse
# pas d'ordre de passage défini  

APPEL DU DEVOIR #2

La journée pouvait difficilement être plus compliquée pour l’avocate. 10.00 pm, dans une foutue salle d’archive pour défendre un mec indéfendable. Le genre de gars qu’elle ne prend pas en pitié, il ira en taule, c’est sûr. Après, elle fera ce pourquoi elle est payer, mais ce n’est pas comme avec les Black Crows, si eux, elle serait prête à tout pour les défendre, lui, c’est pas vraiment le même cas. Après ce qui l’arrange quand même, c’est que l’audience soit à huit-clos. Devoir faire se métier sans avoir trop de public elle préfère. Seulement la situation s’est révélée bien plus complexe. Par en rapport avec l’affaire en elle-même, non, juste la météo et l’état de délabrement du Palais de Justice. C’est tout ça qui entraîne le ruissellement de l’eau sur les murs, imbibant l’air d’une humidité horrible. Elle avait envoyé un message à Seamus pour lui dire qu’ils devaient aller dans une salle d’archive et que donc elle risquait de rentrer assez remontée le soir. Mais elle ne pensait pas qu’elle aller juste espérer rentrer tout court.

Ils allaient lever la séance, ils attendaient encore cinq minutes, de voir si la situation se calmait avant de reporter à une date ultérieur. Du moins, c’est ce que les magistrats ont dit à Elizabeth et son adversaire, l’autre avocat. Cinq minutes de trop. Parce que voilà l’armoire des dossiers qui cède sous le poids des papiers mouillés. Elizabeth s’est retourné d’un coup, surprise comme tout le monde par le bruit assourdissant. Plusieurs personnes ont le réflexe de prendre leur téléphone pour appeler les secours, mais c’est vraiment celui qui aura le plus de réseau…

Les secours prévenus, Eli décide de s’asseoir sur la chaise quelle avait pour l’occasion. La journée risque d’être plus courte que prévue. Parce que, même s’il leur reste du temps, la salle étant pas non plus un cagibi, l’eau monte quand même à vue d’œil. Son attitude est aussi froide que celle que l’on attend d’elle dans son métier. Elle espère juste que les pompiers trouvent une solution vite. Aussi, que son client n’en profite pas pour foutre la merde, ce qu’il est capable de faire. Au moins, il y a Jess et elle lui fait confiance à elle.

APPEL DU DEVOIR #2

HEROES

« Va vraiment falloir qu’on change ton surnom… Cap te va plus tout à fait… »
« Oh et tu cèderais donc à la facilité ? Laisse-moi deviner ! Tu veux m’appeler Frogman ? Non ! Kermit ? »
« …T’es pas drôle » soupire son collègue, un peu vexé par le constat de son absence d’originalité.
« Tu peux te retourner maintenant. À moins que tu veuilles me mater. »
L’autre bougonne, lui présente son majeur, mais se détourne malgré tout. Lloyd secoue la tête d’un air réprobateur, le visage fendu d’un sourire amusé. Et puis il abaisse son pantalon, s’en débarrasse et enfile sa combinaison de plongée. Il se demande s’il en aura vraiment besoin. Sans doute que non, mais on lui a demandé de l’enfiler alors il s’exécute.
L’appel radio n’était pas très clair. Il sait qu’ils vont intervenir à proximité du Palais de Justice et qu’une grande quantité d’eau est impliquée. Est-ce que les égouts ont débordés ? Est-ce que c’est pour ça qu’on les dérange ? À moins que quelqu’un n’est chuté dans l’un d’eux ? Un criminel en fuite ? Un gosse impatient, lassé d’attendre qu’un verdict tombe ?
« Pas de descente dans les égouts, s’il vous plait » chuchote Lloyd en terminant d’enfiler sa tenue, avant de vérifier son matériel de plongé, au cas où… Avec ce qui tombe depuis des jours et l’intensité redoublée des pluies depuis quelques heures : il en aura peut-être besoin.
Ou alors, il aura juste l’air d’un plouc.
« Et tes belles palmes, Cap ? »
« Je les mettrai si y a besoin. Tu peux les glisser dans ton cul en attendant ? Je sais qu’il y a largement la place pour et pour ça aussi » sourit-il mielleusement, en levant à son tour son majeur.
L’autre ricane et les deux hommes en restent là. Pour l’instant.
« On arrive. »

L’équipe du camion secours en descend une fois celui-ci immobilisé. Ils sont ensuite guidés à l’intérieur du bâtiment et Lloyd lève les yeux au ciel. Sa tenue de plongeur ne lui sera assurément d’aucune utilité à l’INTERIEUR du Palais. Quelqu’un s’est bien fichu de lui !
« …l’eau commence à bien monter » entend-t-il alors prononcer. « C’est pas encore la cata mais comme ils sont coincés là-dessous…ben ça pourrait le devenir. »
« Coincé où ? » s’en mêle le pompier en s’avançant à hauteur du gars de la sécurité qui les escorte…et détaille sa tenue de haut en bas d’un œil critique.
« Dans les archives. »
« Y a aucune autre issue que la porte qui est bloquée ? »
« Négatif. Sinon vous pensez bien qu’on les aurait déjà tirés de là ! »
Lloyd échange un regard avec ses équipiers et ils commencent à parler stratégie. Il va falloir qu’ils ouvrent cette fameuse porte.
« Vous savez ce qui la bloque ? C’est pas un genre de prise d’otage ou… »
« Négatif. D’après ce que j’ai compris, c’est une de nos étagères qu’est tombé dessus. Ces trucs pèse au moins deux tonnes… C’est ici » leur indique le garde en désignant une porte.
Lloyd s’en approche.
« Pompier de Chicago ! » s’annonce-t-il en testant la porte qui, de fait, est bel et bien coincée. « Vous m’entendez ? Combien de personne se trouve derrière cette porte ? Est-ce que tout le monde va bien ? »
 
 

APPEL DU DEVOIR #2

Le stress et la panique se font de plus en plus difficile à cacher. Elle a délaissé son portable l’avocate, restant avec son client, histoire de le calmer s’il essaye de faire quoi que ce soit. L’eau commence à monter assez sérieusement et la tension augmente dans la pièce à peu prêt à la même vitesse. Puis faut dire que Jess à pas fait dans la demi-mesure en menaçant son client. Avant que la situation ne manque de virer au drame alors que l’inspectrice se prend la tête avec l’autre avocat. Seulement, elle n’a pas le temps de lui faire la moindre remarque qu’un bruit les attire vers la porte. Les pompiers sont là. C’est déjà une bonne nouvelle, mais l’eau monte toujours et l’avocate craint qu’il ne leur reste plus beaucoup de temps.

Ce que lui dit Jess, les infos qu’elle donne au pompier fait sortir Elizabeth de sa torpeur. L’Irlandaise se sent alors complètement inutile, comme la majorité des gens dans la pièce. Elle essaye cependant de ne rien montrer. Mais la tension monte toujours, autant que l’eau dans la pièce et comme quelques minutes, deux ou trois peut-être, viennent de s’écouler de nouveau éclat de voix se font entendre. Cette fois, la voix de son client en fait parti et elle décide donc d’intervenir. Surtout qu’il finit par lui reprocher de ne pas avoir fait son boulot correctement. « Si vous étiez douée, on serait déjà dehors depuis longtemps. » Là, se taire n’est plus une option alors elle réplique, l’Irlandaise. « Si vous n’aviez pas fait le con, vous n’auriez pas besoin de moi. Si vous n’êtes pas content, je préfère arrêter là, vous vous débrouillerez sans moi. » Elle sait qu’il est dangereux comme type, mais elle est bien plus dangereuse que lui au final. Seulement, elle ne peut pas lui dire ici. Malgré cette vérité, elle regrette d’avoir demandé à ce qu’il ai les mains libres. Parce que le coup qu’il lui porte, elle ne l’a pas vu venir. Le poing du gars contre sa mâchoire, suffisamment fort et surprenant pour lui faire perdre l’équilibre et se cogner la tête sur le coin de la table. Elle saigne, au niveau de l’arcade, mais est toujours parfaitement consciente. Assez pour se relever d’un coup, faisant fi de la douleur, et d’une soudaine envie de meurtre. Comme si la situation ne pouvait pas empirer d’avantage.

APPEL DU DEVOIR #2

HEROES

Il guette la réponse qui s’élèvera de l’autre côté de la porte, espérant avoir affaire à une personne maitrisant ses émotions et pas un civil paniqué qui ne sera pas en mesure de lui donner des renseignements utiles et indispensables au sauvetage. La femme qui se manifeste presque aussitôt commence par leur reprocher leur retard. Très constructif… Mais Lloyd a l’habitude et ne s’en formalise pas. D’autant que la remarque vient d’un agent des forces de l’ordre. Et comme chacun le sait, il existe une tension entre leurs deux services depuis…la nuit des temps ?  
« Comment ça, combien on est ? Ils ont pas un registre, dans ce Palais ?! »
« Le temps qu’ils me le sortent, vous aurez eu le temps de vous compter une centaine de fois » lui réplique calmement le pompier, attendant une réponse un peu plus concrète.
« On est quinze, et tout le monde est vivant… »
Il échange un regard avec ses équipiers.
« Mais ca monte foutrement vite ici. Il doit y avoir cinquante bons centimètres et on n’a aucun moyen d’arrêter ou même de ralentir le débit. Et y’a pas d’autre issue… » reprend l’Inspecteur Rizzo de l’autre côté de la porte.
« On va vous sortir de là au plus vite » s’avance Lloyd, qui ne sait pas encore exactement comment ils vont s’y prendre. Il en a une petite idée mais rien n’a été encore discuté. « Qu’est-ce qui bloque la porte au juste ? »
La fille le renseigne et Lloyd tique. Il lui demande des précisions, espérant que l’étagère en question ne soit que ça et pas un de ces énormes blocs métallique à déplacer à l’aide d’une manivelle et pesant trois tonnes…
Mais alors qu’il attend des précisions, quelque chose accapare l’attention de la flic qui se coupe en pleine phrase.
« Hey ! Vous êtes encore là ? Inspecteur ? » appelle-t-il alors qu’il perçoit une certaine agitation de l’autre côté de la porte. « Fait chier. »
Là-dessus, tiquant, il s’éloigne de la porte condamnée pour s’adresser à ses collègues et définir un plan d’attaque.
« Faut qu’on se débarrasse de cette foutue porte. Vous me la débiter en petits morceaux s’il faut, mais dans moins de cinq minutes ça doit être de l’histoire ancienne. »
Lui et les autres sortent alors le matériel nécessaire à l’exécution de cette tâche alors qu’un des types arrive avec les plans du sous-sol qu’ils ont réclamés à leur arrivée au cas où ce passage soit définitivement impraticable.  

APPEL DU DEVOIR #2

Il est dans la merde. Son client, enfin ancien client. Seamus va apprendre ce qu’il vient de se passer, les Black Crows aussi. Il ne sait pas à qui il vient de s’en prendre. En tout cas pour l’instant son principal problème, c’est Jess, qui vient de lui coller une sacrée correction. À tel point qu’il se retrouve rapidement avec le nez coincé et les mains liées par une ceinture. Il menace alors l’inspectrice, prête à arranger la vérité à sa sauce. Elizabeth, elle se redresse de toute sa hauteur, froide comme jamais. « Ce ne sera pas nécessaire, Inspectrice Rizzo. Il m’a agressé, votre intervention était parfaitement justifiée, c’est de la légitime défense. » Elle se détourne d’eux et s’éloigne, ses dossiers son fichu, mais elle a au moins son téléphone, elle espère juste ne pas avoir un dernier message à envoyer à Seamus. Elle se dirige alors vers la porte, comme elle peut, gardant sa main sur son front.

« Si vous êtes toujours de l’autre côté, prévenez la sécurité, la tension est monté d’un cran et on a un homme violent, il est maîtrisé pour le moment, mais… qu’ils soient prêts à l’accueillir. S’il vous plaît. » Ce n’est pas tellement pour faire flipper qu’elle dit ça, mais elle se doute bien qu’il sera prêt à tout pour partir, même profiter de l’ouverture des portes. La ceinture risque de ne pas le retenir longtemps. « Si on vous demande, c’est de la part de Me O’Ceallaigh. » Elle se tourne alors vers le prévenu, le fusillant du regard. Elle pose un regard sur la manche de son tailleur, il y a pas mal de sang dessus et elle se doute bien qu’elle ne pourra pas le ravoir en machine. « C’est qu’il m'a foutu mon tailleur en l’air, le con. » Elle râle à voix haute, elle se garde bien de lui sortir la menace qu’elle lui réserve. Quoi qu’il comprendra très vite derrière les barreaux. En attendant, ils n’ont plus qu’a espérer que les pompiers fasse vite, parce qu’en plus de l’eau, il commence à faire froid dans la pièce.

APPEL DU DEVOIR #2

HEROES

Lloyd veut se pencher sur le plan mais son lieutenant le devance et le pousse pour prendre les devants. Le pompier se contente de lui jeter un regard agacé. Il aurait dû s’y attendre… Depuis le début de cette intervention, il s’est déjà permis une large marge de manœuvre et il fallait bien que Cooper se réveille et reprenne les rennes à un moment ou à un autre. Lloyd les lui laisse volontiers mais ne se gênera pas pour lui signaler qu’il n’est pas d’accord avec une de ses décisions si l’occasion se présente.
Il s’en retourne auprès de ses camarades, occupés à se débarrasser par la force de la porte qui les empêche d’accéder à la salle des archives. Il prend son mal en patience, ronge son frein, se prépare à entrer dès qu’une ouverture se présentera. Les bruits qu’il a perçu un moment plus tôt de l’autre côté de la porte le contrarient toujours mais, ses collègues occupants l’espace juste devant, il ne peut plus s’assurer que tout va bien. De toute façon, son interlocutrice s’est vraisemblablement éloignée…

Mais pas pour longtemps. Parce que malgré le vacarme produit par ses camarades, il finit par l’entendre lui crier quelque chose. Il fait signe à ses hommes de s’arrêter une seconde pour prêter une oreille attentive à ce qu’elle lui dit et réalise alors qu’il n’a pas à faire à l’Inspectrice Rizzo.  
Il échange un regard avec le gars de la sécurité qui a pris en note la remarque de la jeune femme et passe un appel radio pour demander du renfort.
« Si on vous demande, c’est de la part de Me O’Ceallaigh. »
« D’accord Madame O’Ceallaigh » approuve-t-il alors qu’elleajoute un commentaire qu’il ne parvient pas à comprendre. Quelque chose à propos d’un tailleur ? Peu importe. « Tout le monde va bien là-dedans ? Y a-t-il des blessés ? Des personnes en grandes difficultés ? » se renseigne-t-il, guettant la réponse de sa nouvelle locutrice. « On travaille à faire disparaître cette porte. On va bientôt pouvoir vous sortir de là. »
En réalité, il n’en sait rien, mais les gens coincés à l’intérieur ont besoin de bonnes nouvelles pour ne pas céder à la panique et lui a besoin qu’ils restent tous bien calmes…

« On y est » lui lance son collègue. « Tu peux t’faufiler par là ? »  
Cap lève les yeux vers l’ouverture pratiquée par ses camarades. Il évalue rapidement la situation et estime que oui. Il va devoir effectivement se faufiler entre le haut de la porte et l’étagère, c’est étroit, mais c’est faisable. Le bas est condamné par ce que l’étagère a vomi comme montagne de documents en s’effondrant mais le haut est clear.  
« J’y vais » annonce-t-il donc, se tournant vers son lieutenant pur obtenir son feu vert, rapidement accordé, avec une condition de sauvetage qui l’agace prodigieusement... Mais les ordres sont les ordres.
Son collègue lui fait la courte échelle pour lui donner l’impulsion nécessaire et il se hisse sur la lourde armoire d’archives décrite par l’inspectrice un peu plus tôt. Ce n’est pas très stable et il se montre prudent, mais il ne lui faut pas plus d’une minute pour rejoindre l’autre côté et être en mesure d’évaluer la situation.
Il y a effectivement une petite quinzaine de personnes, qui le fixent d’un air inquiet. Un homme au nez en sang est fermement maintenu par une brune. L’Inspectrice Rizzo ?  
« Hey mec ! On est en train d’me torturer ! »  
Il doit s’agir de la menace évoquée par Madame O’Ceallaigh précédemment…  
« C’est pas ce que je vois » réplique-t-il simplement, en se laissant tomber dans l’eau, jetant un coup d’œil en direction de la source de leurs ennuis : l’énorme fuite qui continue de remplir la pièce de flotte.
« Messieurs dames, je vais vous demander de bien vouloir garder votre calme. On est en train de travailler à vous sortir de là. »
L’ouverture va être trop étroite pour faire entrer une pompe et vider l’eau. Et le passage qu’il vient d’emprunter n’est peut-être pas assez stable pour évacuer quinze personnes.
Il se tourne vers une autre brune aux yeux clairs, proches de lui et présentant une plaie au niveau de l'arcade sourcilière.
« Vous allez bien ? Vous devriez peut-être vous asseoir » propose-t-il en s'approchant d'elle, avant de réaliser qu'elle ne va pas vraiment pouvoir s'asseoir sur quoi que ce soit... « Enfin... Hem... Laissez-moi vous examiner » se rattrape-t-il en levant les mains vers son visage, attendant son feu vert. Il lui pose quelques questions de routine, la questionne sur la nature de l'incident, une éventuelle perte de connaissance et se sert de sa petite lampe de poche pour examiner ses pupille. Cela fait, Lloyd décide de lui changer les idées en la questionnant. « C’est avec vous que j’ai parlé, non ? Vous travaillez ici, vous connaissez ces gens ? » la questionne-t-il, un ton plus bas. « Il va me falloir un peu de temps pour organiser la sortie de tout le monde. Est-ce que vous serez en mesure de les contenir un peu, de les garder calmes ?»
Il aimerait s’adresser à l’inspectrice pour cette charge, mais elle a les mains visiblement occupée… Il espère pouvoir faire confiance à la femme devant elle, qui a l'air plus agacée que terrifiée parla situation. Généralement, dans les situations de crise, les gens aiment avoir un objectif, une tâche à accomplir. Ça leur permet de se concentrer sur autre chose que leur problème. Il espère que ce sera le cas avec cette femme.

APPEL DU DEVOIR #2

Heureusement, ils n’ont pas encore à attendre trop longtemps avant qu’un pompier ne parvienne à entrer dans la pièce, au moins ils avancent. Cela rassure un peu l’avocate, qui maintient toujours une pression comme elle peut sur sa plaie. Le pompier s’approche d’elle, non sans avoir rassuré tout le monde comme il pouvait et envier chier le prévenu assez joliment. Dans ce qui doit être un réflexe professionnel, il lui propose de s’asseoir avant de se raviser rapidement ce qui fait rire un peu l’Irlandaise. Non, elle ne va pas s’asseoir, elle ne pourrait pas de toute façon. Quand il lui demande de le laisser faire, elle retire doucement sa main de la plaie. Elle répond le plus clairement possible à ses questions, omettant juste le fait que sa tête commence à lui tourner. Un peu par fierté et puis elle n’a pas envie de lui ajouter une difficulté en plus. Il enchaîne alors sur un autre sujet. « Oui, c’est avec moi. Je travailles plus ou moins ici, je suis avocate en fait. » Elle le regarde un peu sans le croire quand il demande de l’aider à garder le calme dans la pièce. « Je vais faire de mon mieux, mais je promets rien. » Elle désigne alors l’avocat de la partie civile particulièrement paniqué. Ce qui tire un soupire à Elizabeth qui voudrait bien lui en mettre une histoire de le calmer. Avant que l’inspectrice n’arrive avec l’autre problème, le prévenu qui fait moins le malin, mais pour combien de temps. Elle n’a pas tord, Jess. « L’évacuer en premier serait une bonne chose. Il m’a cogné, il est capable de foutre un sacré bordel si on le laisse faire. » Elle ne relève pas la familiarité de Jess, après tout, le côté professionnel n’a plus lieu d’être dans une telle situation.

Elle s’apprête à rajouter qu’elle est prête à filer un coup de main quand elle est prise d’un vertige horrible qui la fait basculer en avant, se retenant comme elle peut au bras de Jess. Elle essaye de se redresser comme elle peut, de toute façon, elle ne peut pas s’asseoir et quoi qu’il arrive elle refusera de quitter la salle avant les autres. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, qu’elle se dit. Donc tant qu’elle est consciente, elle refusera d’abandonner Jess ici et puis pour l’instant, elle est du genre à vouloir faire évacuer les magistrats avant elle. Ils sont plus importants d’un point de vu juridique. Puis de toute façon elle aura pas la force de passer par l'ouverture. Il faudra attendre que la porte ne pose plus de problèmes.

APPEL DU DEVOIR #2

HEROES

Lloyd les observe toutes deux, tour à tour. Finalement, il n’aura pas à être le porteur de mauvaises nouvelles et ça lui plait beaucoup. Ça le surprend un peu aussi mais de manière agréable, ce qui ne lui arrive très honnêtement pas souvent.
« C’est… Ce sont les ordres que j’ai reçus avant de pénétrer ici en fait » leur répondit-il en passant une main dans sa nuque, geste inconscient qu’il a sitôt qu’il est un peu gêné. Il repense à la façon dont il a répondu à Cooper lorsque ce dernier lui a ordonné de se charger du détenu en premier. Il faudra qu’il lui présente des excuses peut-être… Ou qu’il revoit sa propre conception des priorités…

Mais le pompier n’a pas l’occasion de se pencher davantage de temps sur cette question. L’avocate avec qui il échangeait il y a un instant bascule tout à coup en avant. Elle se retient à l’Inspectrice Rizzo qui la soutien et l’aide à se redresser.
Lloyd se rapproche pour l’examiner à nouveau et la prévenir qu’elle sortira juste après le prisonnier, avant de se servir de sa radio pour prévenir ses collègues de la situation. Il entend l’avocate protester qu’elle refuse de sortir blablabla. Lloyd fait comme s’il ne l’entendait pas, reçoit ses consignes et met fin à l’appel, frustré de ne pas pouvoir faire passer l’avocate en priorité. Il se tourne d’ailleurs maintenant vers la patiente récalcitrante.
« Je suppose que vous avez l’habitude d’être au contrôle, surtout dans un endroit comme celui-ci Madame O’Ceallaigh, mais là tout de suite, c’est moi qui mène la danse. Si vous restez, je vais devoir vous coller au basque ou demander à l’Inspectrice de rester près de vous et ça va monopoliser une personne bêtement. J’ai besoin de vous savoir de l’autre côté pour faire mon job convenablement et j’ai besoin de l’aide de l’Inspectrice Rizzo pour contenir le reste des civils ici puisque je ne peux plus compter sur vous pour ça et qu’elle est formée à la gestion de crise. Et puis comme vous le constatez sûrement » ajoute-t-il en désignant l’eau qui monte toujours « on n’a pas franchement de temps à perdre en débat stérile. Il sort et puis vous sortez. C’est pas négociable. »
Ceci dit – d’un ton ne laissant clairement pas place à la moindre tentative de discussion – il se tourne vers Jess.
« Je vais récupérer du matériel et puis leur annoncer l’ordre de sortie. Je risque d’avoir besoin de soutien, certains vont tenter de négocier. Il faudra aussi que vous m’aidiez à le sortir. Il est sous votre responsabilité jusqu’à ce qu’il franchisse cette porte » signale-t-il, transmettant les ordres qu’il a reçu et qu’elle a pu entendre aussi bien que lui dans son talkie. « Vous vous sentez à la hauteur ? » demande-t-il, ne voulant pas réitérer son erreur précédente…

Cet échange terminé, il retourne près de l’étagère et récupère le paquet étanche que lui envoie son collègue et qui contient de l’eau, des couvertures de survie qu’il va pouvoir distribuer. Il revient ensuite auprès des civils impatients, inquiets et qui commencent à souffrir de la température fraiche de l’eau…
« Mesdames, messieurs. J’attends le feu vert de mes collègues pour débuter l’évacuation de la manière la plus sécuritaire possible. Ce n’est plus qu’une question de secondes » les rassure-t-il, alors qu’un brouhaha mécontent commence déjà à s’installer. « Dans un premier temps, nous allons faire sortir cet homme pour votre propre sécurité » conclut-il, haussant le ton pour faire passer sa voix au-dessus de la rumeur qui gronde déjà.