SAISON 1 # INTRIGUE 3

SAISON 1 # Intrigue 3

Ossinov's Garage

Paroles, les paroles les paroles...Les mots afflux, ne prenant tout leur sens que lorsqu'ils cessent d'être débités. Méprisant et détestable, Matthew dégaine sa verve autrefois poétique, dans l'espoir de dresser les partis qui s'affrontent à dose d'insultes et de grognements entre leurs dents. La tension électrise la pièce et la jeune femme sent le poids du stress de chaque être présent s'accumuler en elle. Réceptacle émotif, elle met plusieurs secondes avant de réaliser pleinement tout ce qui vient d'être annoncé. Trois agents de police ? Irene enceinte ? Quoi ? Elle compte :
Le type à moustache est un secouriste, il n'en n'est pas un, le barbu un peu sombre qui vient à ses côtés semble être le premier. Le type menotté est un malfrat, l'autre avec sa silhouette élancée et ses cheveux hirsutes est le second. Matthew est donc le troisième. Matthew est flic...
Soudain, le craquement des os du nez qu'on vient de replacer la tire de ses songes en un terrible frisson. Parcourant l'échine, dressant ses vertèbres une à une le long de sa peau tendue, il provoque une grimace vive sur le faciès mutin de la jeune femme. Quelques gouttes de sueurs s’immiscent sur son front tandis qu'elle éponge la ligne de sang qui dégouline en cascade sur le pauvre homme. Elle fait pression, met un point d'honneur à oublier les fourmillements qui lui désagrègent les jambes, les élancements qui lui arasent la nuque et toutes ces pensées humiliantes qui lui enserrent le cœur. Ayleen l'objet. Ayleen, aisée à piquer d'une flèche pour atteindre les KOS. Ayleen la gosse trop gâtée. Ayleen, l'utérus qu'il faut avoir habité pour se dégoter une place en sécurité lorsque des émeutes éclates... Il lui semble que chacun de ces murmures prennent forme.
Alors elle tremble, ferme les yeux, baisse la tête et puis tient fermement le nez et l'épaule du secouriste à défaut de tenir fermement la joue de Matthew dans l'étreinte brûlante d'une gifle vengeresse.
Pendant ce temps là, Gabriel et Caleb tournent comme deux vautours. Les becs claquant silencieusement, ils martèlent le sol, jaugent la situation de leurs iris perçants sans pour autant chercher à calmer leurs rapaces qui s'agitent devant le brillant des écussons de police. Les oisillons persistent leurs piaillements, à peine consolés par leurs femmes et leurs gosses qui s'amusent avec le fer de quelques outils du garage.
Irene s'approche enfin du petit groupe, dispensant ses conseils médicaux par une simple observation qui semble la rassurer malgré le carmin qui s'écoule toujours. Elle redonne le chiffon maculé au type pour qu'il s'essuie lui même mais la jeune femme insiste pour le reprendre « Je vais vous le tenir. Si je ne m'occupe pas de vous je vais devoir être au milieu de ces fous et je n'en ai pas très envie. Vous méritez au moins d'être tranquille après ce qui vous a été fait. D'ailleurs il va peut être falloir lui suturer l'arcade et mettre une poche de glace sur son œil... » La question est interrompue par le vacarme assourdissant d'une vitrine qu'on explose juste avant que les portes épaisses du garage ne viennent recueillir les bruits d'une taule qu'on fracasse sans relâche.

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❝ SAISON I INTRIGUE III ❞

Nous voilà à l'intérieur. Tant mieux, au moins nous serons en sécurité. Je prends place pour m'asseoir sur ce que je trouve et la demoiselle qui a bien voulu nous sauver de ce qu'il se passe au dehors semble décidée à me venir en aide. Je la laisse faire, faisant avec la douleur bien que je finalement ça ne soit pas si douloureux que ça. Je n'avais pas encore eu le nez cassé mais comparé à cette fichue fracture du tibia à Halloween, ce n'est franchement pas si grave que ça. Mon œil me gêne par contre, il a dû enfler. J'y vois cependant assez pour remarquer que Daniel s'approche de nous et je détourne le regard, ne sachant pas réellement comment me comporter avec lui. Je sais qu'il a renoué avec Lloyd mais, il n'a pas essayé de m'appeler moi et je ne sais pas comment je dois le prendre. Ceci dit, j'ai bien d'autres choses en tête que ça... Je relève finalement mon regard vers lui quand il demande comment je vais à la demoiselle et quand il m'annonce qu'il va devoir me remettre le nez en place je soupire. Je sais que ça, ça va faire mal. Je le sais pour l'avoir déjà pratiqué. Et si je n'ai pas de miroir pour bien me rendre compte, cela veut dire que ce type m'a bel et bien cassé le nez. Je hoche la tête, ne pouvant de toutes les façons mais m'y opposer : ce serait totalement idiot. En me remettant le nez en place, il m'évitera sans doute de passer sur le billard et ça, je ne peux que lui en être reconnaissant. Il se penche vers moi, pose ses mains sur mon visage et je plante mon regard dans le sien quand il s'excuse. J'aimerais lui dire qu'il n'a pas à s'excuser mais je n'ai pas le temps de le faire qu'il remet mon nez en place et j'étouffe un grognement de douleur avec difficulté.

C'est horrible. La douleur est si fulgurante que les larmes me montent aux yeux. Sans parler du sang qui se remet à couler de mes narines maintenant que le nez est remis en place. Et j'aimerais pouvoir aspirer de l'air par le nez mais je ne le peux pas. Respirer par la bouche avec le sang qui s'écoule n'est pas pratique non plus. C'est le bonheur total. Je pourrais vouloir porter plainte contre ce connard qui m'a fait ça mais non. Cela ne servirait à rien, j'ai d'autres chats à fouetter. Je voudrais juste... Que ça s'arrête de saigner et que ça se calme dehors pour que je puisse m'en aller, me faire soigner et continuer à bosser. L'autre femme s'approche de nous et me propose ses services de chirurgien si jamais il y a besoin après.

« Merci ?... » je dis, un peu dubitatif alors qu'elle m'examine.

Elle me redonne ensuite le torchon qui m'est arraché des mains par l'autre demoiselle qui semble tenir à s'occuper de moi. Je parviens à lui adresser un maigre sourire reconnaissant et alors qu'elle se met à parler de mon œil, un bruit me fait sursauter. Un bruit de vitre explosée si je ne me trompe pas. Je tourne mon visage en direction du bruit et réalise que la foule essaye de pénétrer à l'intérieur du garage.

Et nous sommes pris au piège.

« Il y a de quoi se défendre ici ? » je demande assez fort pour être entendu de tous.

Parce que même si je suis presque mort à l'intérieur, je tiens à rester en vie pour mes garçons, et pour Lloyd, alors non, je ne tiens pas à me faire tuer par une foule en colère dans ce garage.

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saison 1 # intrigue 3

ossinov's garage

C'est dans l'ombre d'un recoin qu'il s'abandonne, délaissant les projecteurs, retranché là où rien ne pourrait l'atteindre pleinement. Matthew, désormais silencieux, guette ceux qui tournent, qui marchent, qui s'agacent bêtement à chercher des solutions qu'ils ne trouveront pas puisque stupides, inconscients et leur présence ici-même venant en témoigner aisément. Aussi il soupire, parcourant les rangs de ceux qu'il commence à connaître, ceux qui menacent déjà d'en finir avec ces intrus venus de nul part à l'audace explicite. S'ils savaient, s'ils savaient que bien pire les attend que de pauvres âmes égarées, traînées ici parce qu'elles n'ont eu nul autre choix. Et finalement, ses perles viennent se perdre sur Ayleen, sur la petite brune qui vient tenter son mieux auprès du blessé, il s'y attarde sans réellement de raison. Elle est un mystère agréable, quelque chose qui stimule ses songes sans qu'il n'en comprenne pleinement l'origine. Une lueur dans le paysage triste que représente le garage et ses occupants sur qui il revient à nouveau, toujours silencieux, toujours dans son coin, un maigre sourire accroché le long de ses lèvres tant tout devient absurde. Julian demeure à ses côtés, presque aussi déconcerté que lui, se posant sûrement les même question, le seul être qui soit à même de l'égaler finalement, ça le réconforterait presque. Et, avant qu'il n'est pu tenter de trouver une solution réaliste quant à toute cette scène des plus irréalistes, ça vient frapper, là, derrière eux. On s'acharne contre les taules du garage, on vient traduire son mécontentement par quelques vaines violences contre des murs bien renforcés, à ne pas en douter, il ose l'espérer. S'en suit une vitre dont les débris viennent s'éparpiller non très loin du secouriste en mauvais état, là où se tiennent également McKinney fille et la raison qui lui aura valu l'état de son nez. Les hurlements deviennent enfin audibles, les jurons, les menaces, la détresse d'un peuple qui se dresse contre ses souverains parce qu'ils ont perçu la faille, cette faiblesse désormais complètement exploitée par autrui, un autrui bien moins sociable, bien moins compatissant à l'idée d'une quelconque sécurité. Ils se protégeront eux avant quiconque. Après tout, ne dit-on pas qu'il vaut mieux être craint qu'être aimé ? Quoi que. Il secoue la tête, lassé de devoir y penser tandis que l'émeute vient gagner en hargne, en volonté. Il la sent s'écraser, là, contre des remparts désormais trop sollicitées. « L'orage ne fait que passer. » souffle-t-il tandis qu'il se recule tout de même de quelques pas, retrouvant un coin d'ombre dans lequel il vient se perdre, fouillant ses poches, cherchant son téléphone, hésitant un instant. Et s'il pensait s'être défait du petit groupe, s'était sans compter Gabriel, McKinney père qui le guette et s'approche, sûr de lui comme pour ne rien changer, plongeant son regard dans le sien comme lorsque les coups commençaient à pleuvoir, ne brisant en rien ce besoin de défis puisque loin d'être à même d'en comprendre l'origine. Il ne craint pas la douleur, les maux, pas même ceux qu'il pourrait s'être encore attiré sans même s'en rendre compte. « T'es au courant que si un de tes petits copains ouvrent un peu trop sa gueule, tu seras le premier à en répondre ? » Laisse-t-il entendre à l'attention du lieutenant qui esquisserait presque un sourire, peu sûr d'être disposé à accepter cette remarque, davantage en sentant de nouveau le regard de Daniel se perdre sur lui, sur eux deux. Bien des choses seront à réparer, finalement ; la bonne idée que d'être entré, il savait que chaque seconde serait risquée. S'en suit une nouvelle fenêtre qui claque, qui vient s’exposer sous quelques projectiles finement lancés. « Occupe toi d'abord de ceux qui pourraient vouloir nous rejoindre car je doute qu'ils seront aussi calmes en votre compagnie que ces deux-là. »

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❝ SAISON I INTRIGUE III ❞

Je n'ai jamais eu le nez cassé. J'en ai eu des blessures, des entailles, des os cassés mais jamais le nez. Je ne connais pas cette douleur-là mais j'imagine bien que ça doit être monstrueux, plus particulièrement quand on remet le nez cassé en place sans avoir pris le moindre anti douleur. Mais Tito serre les dents, il ne dit rien, la souffrance se lit sur son visage mais elle reste silencieuse. Je me recule un peu tandis que la jeune femme s'occupe de lui. Puis, l'autre femme nous rejoint, me glissant au passage discrètement que si j'ai vraiment le fond d'une flasque, faisant référence à ce que ce connard de Goodwin a dit tout à l'heure, elle en veut bien. Je secoue doucement la tête de droite à gauche : pas quand je bosse. Pas de flasque sur moi. L'alcool est dans ma chambre d'hôtel. Elle ajoute finalement que je me suis bien occupé de Tito et je hausse les épaules. Et puis un bruit de fracas. Je détourne mon attention d'eux pour m'apercevoir qu'une vitre vient d'être fracassée. Froncement de sourcils, mâchoire crispée : on était censé être plutôt à l'abri ici putain... Je jette un bref regard en biais à Tito quand il demande s'il y a de quoi se défendre ici. Je n'en doute pas. Pas un seul instant. Ils ont forcément des armes à feu, nous sommes chez les KOS mais... Mais sortir les armes à feu serait, j'en suis convaincu, une grave erreur. Même la mienne je ne la sors pas, elle est pour le moment bien calée dans mon holster. Ces gens dehors, même s'ils sont en colère, même s'ils sont violents et dangereux, ils ne sont pas armés et sortir les armes à feu, leur tirer dessus... Ce serait un massacre, un vrai massacre et nous aurions une chance sur deux d'aggraver la situation : soit ils s'enfuiraient par peur de se prendre une balle, soit ils seraient encore plus remontés.

Un quitte ou double auquel je n'ai franchement pas envie de jouer.

Je cherche Goodwin des yeux et l'aperçoit un peu plus loin, avec McKinney. Je le fixe, impassible, quoique mon regard doit sans aucun doute trahir la rage sourde qui m'habite parce que je sais que j'ai raison, je sais qu'il cache quelque chose et le voir en train de discuter en douce avec McKinney ne fait que confirmer ce que je soupçonne déjà. Pas le temps cependant de m'attarder là-dessus : ce n'est ni le moment, ni le lieu. Surtout qu'une autre vitre explose après avoir été touchée par des projectiles.

« Reculez-vous. » je dis à ceux qui seraient trop proches des vitres avant de m'approcher d'un pas décidé de Goodwin et McKinney et c'est dans les yeux du KOS que je plante les miens. « On va faire en sorte que tout ça ne se termine pas en bain de sang. » Je sais. Et je sais qu'il sait que je sais. Nous sommes plusieurs à être armés mais ce n'est pas la solution. « Vous avez de quoi barricader les vitres ? Faut qu'on se magne avant qu'ils tentent de rentrer. » Pas un regard pour Goodwin. Je l'ignore. C'est préférable.

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saison 1 # intrigue 3

ossinov's garage

Un fracas, un nouveau tintement de verre qui vient se perdre dans l'espace qui se fait de plus en plus restreint par les âmes qui se forcent d'y cohabiter. Sebastian tente de réfléchir, de respirer. De respirer et de réfléchir en vérité, dans cet ordre-là. Parce qu'il voit le monde se pencher, perdre en stabilité, car la situation se fait absurde, grotesque, complètement défaite de ce qu'ils pourraient appeler « réalité ». Ça ne l'est pas, ça ne peut pas l'être, pas ici, pas maintenant, pas avec ça. Car ça vient heurter son esprit, ça vient frapper sa conscience comme une sonnette d'alarme tirée avec fureur, avec rage, avec empressement. Il se passe quelque chose et le fait que ces mots viennent s'énoncer d'une voix quasi inconnue, ça ne lui paraît que trop loin, hors du commun. Pourtant, l'animation parvient à lui rappeler que le monde ne s'est pas arrêté, qu'il tourne malgré ça, malgré tout, même malgré décembre et ce qu'il a perdu. Un soupire, sa tête qui se secoue de droite à gauche comme dans l'espoir de parvenir à chasser toutes ces questions, tous ces songes qui vont et viennent, qui partent et reviennent, brutalement, beaucoup trop. Aussi, il relève enfin ses perles claires, il relève ses yeux vers celle qui lui échappe, celle qui se lève et qui fuit vers le brouhaha derrière eux tandis que lui demeure à sa place, bêtement, cherchant à comprendre, juste à comprendre. Mais on l'en empêche, on vient mettre un terme à ses pensées, à tous ces chemins qu'il essaie vainement de relier. Alors il se redresse, posant son regard sur Caleb, sur Gabriel, sur ces hommes qui se sont invités suite aux paroles d'une gamine inconsciente, sur sa femme qui titube et tente de tenir. Et son sang bouillonne, ses nerfs lâcheraient presque, raison pour laquelle il s'anime, enfin, du mieux qu'il peut, guettant Irene par peur comme par nécessité, davantage maintenant. Maintenant qu'il sait, maintenant qu'il croit savoir. Quelques pas hésitants, incertains et finalement une course assurée vers celui qu'il protège depuis des années maintenant, peut-être à tord, sûrement à raison. « Qu'est-ce qu'on attend pour foutre le camp d'ici ? C'est plus un endroit sûr et tu le sais. » Demande-t-il finalement en désignant les fenêtres qui tremblent, celles qui cèdent, celles qui s'ouvrent sur des hommes en colère, luttant encore pour se frayer un chemin jusqu'au cœur de l'antre du loup. Des loups, prévisibles, recroquevillés dans sa tanière comme pour rendre la tâche d'autant plus facile. Mais il n'y songe que maintenant, Sebastian s'est fait aussi idiot que lui, ayant mit en danger celle qu'il aurait d'abord voulu protéger sur les conseils d'un homme qu'il croit encore pourtant avisé. « Parce qu'il va falloir agir et tu sais que ça peut partir très loin cette affaire, d'autant qu'on a ces connards qui sont du mauvais côté de cette foutue porte maintenant. » Il perd en patience, en calme. Il perd ce qui lui échappe si aisément en vérité, comme pour ne rien changer. Et devant le silence de Caleb, Sebastian se retire, agacer, cherchant une solution, posant les yeux sur Gabriel et l'autre tâche qui papotent tranquillement dans un coin, rejoint finalement par l'un de ceux qui n'auraient jamais dû pénétrer ici. « Ça va, on vous dérange pas mesdemoiselles ? » Une question qui se pose le plus naturellement du monde, osant défier le regard du vice-président au vu de ce qui se prépare, de ce qui les attend. Ils ont plus urgents à faire que de converser sur Dieu sait quoi. Pour les autres, il ne baisse pas le regard, il n'y revient pas, craignant le regard lourd de celui qu'il avait pu frapper, la parade de sa femme à son égard quant à ce qui lui a finalement échappé.

Codage par Emi Burton

SAISON I # INTRIGUE 3

1 ■ Synopsis
11:05 pm ; OSSINOV'S GARAGE
Grâce aux bons soins d'Ayleen, Daniel et Irene, Tito finit par saigner du nez. Il a certes à présent des compresses dans les narines pour éviter au sang de couler trop en abondance et extrêmement mal au nez mais l'hémorragie est sous contrôle. Par contre, les émeutiers, eux, ne sont absolument pas sous contrôle. Pas du tout. Deux vitres explosées et ce n'est que le commencement et pour le moment, personne ne bouge. On parle, on discute, mais on ne bouge pas, on ne fait rien si bien que bientôt, ce sont les portes du garage qui sont prise d'assaut par les émeutiers. Daniel insiste auprès de Gabriel pour qu'une décision soit prise et Sebastian insiste aussi de son côté : le flic veut barricader, le KOS veut partir. Finalement, Gabriel tranche et opte pour barricader le garage : la foule dehors est trop dense, sortir maintenant alors que tous sont en proie à une vive colère serait trop dangereux pour tout le monde. Alors il donne ses ordres : aux KOS, il ordonne de récupérer de quoi barricader l'entrée et les autres vitres du garage. Ayleen, Irene et Tito se sont reculés et mis le plus possible à l'abri comme Daniel l'a conseillé mais finalement, il est très vite clair que tout le monde doit se rendre utile s'ils veulent éviter que les émeutiers ne fassent plus de dégâts ou pire, qu'ils ne parviennent à rentrer. Matthew aussi n'a pas d'autre choix, il doit aider. Julian, lui, surveille de près les deux hommes arrêtés et accrochés à un tuyau qui finalement attendant la moindre faille pour pouvoir tenter quelque chose.

La faille prend la forme d'un projectile qui traverse une vitre déjà brisée et qui atterrit sur le crâne de Sebastian alors qu'il est en train d'aider à barricader. Un morceau d'une barre de fer qui, au vu de la force avec laquelle elle a été lancée, ouvre le crâne du KOS, et le crâne, ça saigne beaucoup. Julian observe le KOS un instant et cela suffit : l'homme menotté le plus proche fais un croche-pied suffisamment vif pour déséquilibrer le policier. L'homme menotté parvient à passer ses bras autour du cou du policier et presse contre sa trachée.

« Hey ! HEY LES CONNARDS ! »

Et il a ainsi l'attention de tout le monde.

« Détachez-nous où je lui explose la trachée ! »

Et vu la taille de ses bras et la force qu'il déploie, il en est capable. Julian, qui a lâché son arme en tombant, s'accroche a bras du type. Il a mal et respirer lui devient difficile. Daniel et Matthew pointent désormais leur arme sur le type qui tient Julian. La plaie de Sebastian est béante et assez vilaine.

Et si les émeutiers entendent le moindre coup de feu, il y a des choses pour que la situation dégénère définitivement.

2 ■ Participants (ordre de passage)
# Sébastien O'Malley
# Irene O'Malley
# Tito Hernandez
# Ayleen McKinney
# Matthew Goodwin
# Daniel Mills
# Julian Stokes

3 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 600 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci :dan:

Il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête
# dans un premier temps, compte tenu du contexte, il vous est permis de jouer uniquement avec les personnages entourant le vôtre

■ le staff de C911

SAISON 1 # Intrigue 3

Ossinov's Garage

Pas de flasque. Juste la dure réalité qui s'impose. Pas de flasque. Juste l'odeur rouillée du sang qui s’égraine en miettes sur le cou masculin du secouriste face à elle. Pas de flasque, pas d'alcool, pas de quoi descendre et enterrer une bonne fois pour toute cette énorme boule qui obstrue la gorge diaphane. Juste le bruit du métal martelé, des revendications fortes, des cris et des insultes que l'on scande en chœur ; union des voix et des intentions à leur encontre. Le charmant barbu quitte le côté des convalescents pour prendre l'affaire en main. Au fond on invite les femmes et les enfants à se calfeutrer dans la minuscule pièce à paperasse du garage. On panique, on prend les devants, on chope les barres et les objets contondants planqués sous les établis. Le cuir des bottes crisse, s'agite sur la gomme du sol crade. Les semelles et les paumes de mains se couvrent de cambouis tandis que l'on vient effleurer délicatement son épaule comme pour l'inciter à se lever elle aussi. Bouger, agir, démembrer la torpeur qui agrippe fermement son corps immobile.
Et alors que le parfum singulier de la femme d'un des membres du club imprime une note réconfortante dans toute cette agitation qui la perd et la désoriente, le souvenir amer d'une nuit de décembre bouleversée s'étend derrière la prunelle vide des yeux. Cela prends plusieurs minutes mais Irene se relève enfin et ce plus par nécessité que par envie ; elle tend ses bras frêles machinalement vers le blessé pour qu'il la suive dans le bureau vers lequel on la pousse de force finalement. Derrière les murs fins, au delà du silence des gamins et des poules qui s'angoissent, elle entend les voix rocailleuses qui se déchirent, gueulent, se dépassent pour enfin s'éteindre sur la brutalité d'une taule que l'on balaie violemment du pied. Sebastian fait de grands gestes, tape dans un mur avant de suivre les multiples directives tandis que Gabriel et Caleb scandent deux trois trucs, sifflent et donnent des coups de têtes pour organiser les troupes.
Une ou deux minutes et déjà plusieurs ordres viennent dans leur direction. « Besoin de renfort ! » Sans trop y réfléchir elle rejoint les côtés de son époux pour bouger les meubles diverses vers les entrées qui se scindent ça et là. Et puis tout va vite, tout s’enchaîne de la même manière que les mauvaises choses s’enchaînent toujours : de pire en pire. Un bruissement, un projectile large qui lui effleure les cheveux pour arracher son époux du sol. Sebastian tombe, Sebastian saigne et s'éteint sans un mot, sans une expression, inerte. Le vacarme assourdissant n'est plus qu'un bourdonnement lorsque les genoux claquent, lorsque les paumes compriment la plaie et que le cœur s'emballe par instinct. Le regard se perd sur l'homme qui devient par quelques troubles flous un gosse de 10 ans étalé dans la neige. Personne n'aide, personne n'entend les plaintes et les sanglots de paniques. L'immobilisme prend la salle face au forcené qui vient de capturer le flic et de ramener avec son pied le flingue tout juste tombé au sol. « Non seulement j'lui pète la gorge mais j'vous explose la cervelle si vous bougez pas vos fions mes mignonnes ! »

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❝ SAISON I INTRIGUE III ❞

La douleur est là mais c'est gérable et au moins, ça ne saigne plus. Avoir des compresses dans le nez n'est pas très agréable mais au moins, l'hémorragie est contenue et ça va finir par s'arrêter donc, c'est sur la bonne voie. Par contre, ce qu'il se passe au dehors ne semble pas être sur la bonne voie du tout... Les émeutiers deviennent de plus en plus violents et sur les conseils de Daniel, je me recule. J'ai assez pris pour ce soir même si techniquement je ne dois pas mon nez à des émeutiers mais à ce connard que j'espère ne plus avoir à recroiser après ce soir. Finalement, il est décidé de se barricader et malgré mon nez, je me décide à aider. Il le faut et puis avoir un nez cassé ne m'empêche pas d'utiliser mes bras donc... Donc je m'approche, j'attrape ce que je trouve d'utilisable pour essayer d'aider à barricader quand un projectile atteint le connard. Le karma peut être une vraie dinde, pas vrai ? L'espace d'une seconde, j'affiche bien malgré moi un petit sourire : chacun son tour. Mais très vite, et surtout en voyant la panique se lire sur les traits d'Irene (sa femme il me semble si j'ai bien tout suivi), je décide de l'aider. J'ai beau avoir une dent contre lui et lui devoir plusieurs coups en pleine poire, je ne peux pas le laisser comme ça : je suis secouriste, c'est dans mon sang. Je secoue la tête (aïe au passage), récupère mon sac de secours au passage et m'approche d'Irene et de Sebastian. Elle est en larmes lorsque j'arrive à sa hauteur.

« Du calme, ça va aller. » je lui dis alors que le bruit fait rage. Entre les émeutiers et ceux qui gueulent à l'intérieur... Ceci dit, ce qui est gueulé à l'intérieur me fait me figer dans mon geste et en tournant le visage, j'aperçois la scène qui me fait écarquiller les yeux : quand sommes-nous passés du problème de l'émeute à la prise d'otage ? Je pourrais avoir dans l'idée de jouer les héros mais ne le ferai pas, pas alors que j'ai déjà un blessé dont m'occuper, et surtout pas alors qu'il y a des personnes plus qualifiées que moi pour gérer ce genre de crise : les policiers présents. Enfin, deux sont capables, le troisième est l'otage. Je détourne le regard, la peur de me prendre une balle en sourdine et récupère des compresses.

« Retirez vos mains, je vais regarder ça. » Et j'attends qu'elle s'exécute pour pouvoir observer la plaie. Le problème est que ça saigne beaucoup (comme toujours quand il s'agit de plaies du crâne) et ce qui m'inquiète c'est que cela ne semble pas avoir touché que le cuir chevelu. Je pense un « merde » que je ne prononce pas et le place en PLS. « On n'a pas le temps de faire ça bien. Passez-moi des compresses et je dois avoir de la colle chirurgicale. »

Mon nez me lance toujours beaucoup, si l'autre connard se décide à tirer dans le tas je pourrais bien me prendre une balle, la porte risque de céder si nos compagnons d'infortune ne terminent pas rapidement de barricader et je soigne celui qui m'a mis dans cet état.

Tout va bien...

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SAISON 1 # Intrigue 3

Ossinov's Garage

Casser. Ils ne savent faire que ça. Tous. Tous autant qu'ils sont ils ne savent que casser, briser, broyer. Les relations, les réputations, les images, les endroits et les vies. Dehors ils démolissent tout, ils détruisent les briques des murs, les carrosseries des bagnoles et les fers des poteaux. Ils arrachent tout ce qui porte la marque de son père et de ses frères. Ils crachent sur leur nom, sur leurs actions, sur les bonnes comme si elles pouvaient disparaître trop aisément derrière les mauvaises. Ayleen n'a jamais vraiment voulu fourrer son nez dans les affaires du club mais elle a toujours été assez présente lors des repas « familiaux » pour posséder dans un coin de sa cervelle un minimum de connaissance pour ne pas avoir à trop juger tous ces hommes qui ont aidé à l'élever. Un PD mais aussi des motards, des femmes fortes, d'autres gamins devenus grands, comme elle qui se retrouvent tous ici, sous ce seul et même toit, attendant que l'orage leur tombe sur le coin de la gueule. Les protections oubliés, les apports financiers, la sécurité, les ventes de charité, les gosses escortés dans les écoles parce que trop faibles pour ne pas se faire victimiser. La mémoire courte est un danger qui surpasse peut être un peu plus les activités de l'ombre, ces femmes qui vendent leur corps dans des endroits isolés. Peut être.
Ayleen reste plantée. Elle pense, songe, analyse et finalement fait ce qu'elle refuse de faire en temps normal : juger. Là devant elle on s'agite, on la bouscule, on la dépasse et on la pousse. Gabriel ne dit rien, ne la regarde même pas, le club d'abord, ça a toujours été ainsi. De toutes façons elle est incapable d'aider avec ses pauvres bras frêles et son mètre cinquante tout tassé. Elle attend, se recule vers l'appuie réconfortant d'un mur, même lorsque Sebastian s'écroule, Irene avec, traumatisée, perdue ; même lorsque le type menotté s'amuse à les braquer et les menacer. Le type juste à côté d'elle d'ailleurs.
Alors elle le regarde, le surplombe, discrète, apeurée, désemparée. Elle le regarde et il ne la remarque pas. Elle le regarde et fait face tout comme lui au groupe qui s'efforce à retenir les portes tout en limitant ses gestes pour ne pas se prendre une balle. Elle sent son corps défaillir, ses poumons manquer cruellement d'air. Et Gabriel, Gabriel qui enfin fait attention à elle, à sa trogne, à sa position avantageuse face à l'agresseur. Elle le sent peser son regard plein de supplications, son regard qui lui murmure de faire quelque chose. D'agir.
Tentant donc une percée vers ce qui se trouve autour d'elle, Ayleen constate que le seul moyen d'arrêter tout ce cirque est d'y aller elle même. Sans trop y réfléchir elle jette alors un de ses pieds sur le type directement vers son crâne, affalant son corps entier sur lui et sur Julian lorsqu'un coup de feu part.

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❝ SAISON I INTRIGUE III ❞

La décision de barricader est enfin prise et je n'hésite pas à me mettre au travail. Il faut faire le maximum pour sécuriser les lieux, pour éviter que la situation ne dégénère davantage et qu'elle prenne une tournure encore plus dramatique. Du drame, nous en avons assez comme ça, entre Tito qui s'est fait fracasser le nez, entre le type qui se prend un projectile et qui se retrouve au sol, le crâne en sang... Oui, du drame il y en a assez et pour éviter d'autres blessés, il faut se presser pour empêcher que quoi ou qui ce soit ne pénètre à l'intérieur du garage. Je suis en train d'aider à pousser un meuble quand j'entends crier. Je me retourne en direction du cri, et de l'insulte en fait, et à peine ai-je posé les yeux sur ce qui se passe que je lâche le meuble pour dégainer mon arme et la pointer sur le type qui tient Julian et qui menace de lui « exploser la trachée ». Putain mais comment a-t-on pu en arriver là ? Que s'est-il passé pour que Julian se retrouve dans cette situation ? Tout était pourtant sous contrôle, enfin eux, les deux types que nous avions arrêtés étaient sous contrôle. Il est planté derrière Julian, je ne peux pas tirer et je ne crois pas que Matthew ait un meilleur angle de tir que moi. Je plisse les yeux, j'essaye de trouver un moyen de me déplacer juste assez pour pouvoir tirer mais le moindre mouvement suspect risque de coûter très cher à Julian qui commence déjà à avoir du mal à respirer. Et c'est à cause de ce putain d'angle de tir compromis par la tête de Julian que je ne peux que regarder faire le menotté, impuissant. Je le vois se saisir de l'arme de mon collègue et nous menacer.

Les menacer, tous.

Si seulement je pouvais me déplacer ne serait-ce que de quelques pas... Aucune ouverture cependant, rien. Je ne peux pas tirer sans toucher Julian et je réalise que nous n'avons pas le choix : il va falloir les détacher. Ceci dit, le faire sera peut-être l'occasion de tirer. Au moment où il se faire détacher, il ne pourra plus viser et ces quelques secondes seront suffisantes pour tirer.

« Ok. Du calme. C'est bon. »

Pas le temps de faire le moindre geste pour aller dans le sens de mon plan cependant. Je la vois, la frêle silhouette debout à côté du type. Je la vois se jeter sur lui ou, plus exactement, jeter ses pieds droit sur son crâne. C'est ça ma fenêtre, mon ouverture pour tirer. J'aurais pu en tout cas, si le coup de feu n'était pas parti tout seul au moment où la demoiselle a frappé le type. Je sens la douleur une fraction de seconde après la détonation et je me retrouve projeté en arrière au sol. Mon arme me lâche des mains, des mains que je plaque aussitôt contre mon flanc en étouffant un cri de douleur. Putain. De. Bordel. De. Merde. Encore une. Je roule sur le côté, grognant de douleur, sentant le sang couler contre mes doigts malgré la pression que je tente de faire sur la blessure. Je sais qu'elle n'a pas traversé. Je sais parce que je n'ai pas mal dans le dos. Elle est encore à l'intérieur ce qui en soit n'est pas plus mal car je sais les dégâts qu'une sortie de balle peut faire, les cicatrices de mon épaule datant d'un braquage de banque en témoignent. Du côté du type qui s'est pris le coup, ça bouge dans le bon sens. A travers mes yeux plissés, j'aperçois Caleb se jeter sur le type pour lui coller un coup assez fort pour l'assommer, terminant de libérer Julian de son emprise qui en profite pour récupérer son arme. Je ferme les yeux après ça. Cette crise-là est terminée, c'est bon.

Y'a plus qu'à espérer qu'on ne va pas rester enfermés ici trop longtemps parce que sinon, ça va franchement puer pour moi. Pour le type qui s'est pris un truc sur le crâne aussi mais on ne m'en voudra pas de d'abord penser à ma tronche plutôt qu'à un KOS.

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saison 1 # intrigue 3

ossinov's garage

Il y a des réflexes humains, certains gestes instinctifs. On les laisse prendre les devants, on les laisse s'installer au mieux comme dans l'espoir qu'ils n'en deviennent que plus utiles. Et si tous ont eu ce réflexe, lui s'est tenu au-dessus de tous ces corps accroupis, toutes ces têtes baissées. Matthew a attendu, silencieux, prêt à se briser sous le passage de ce qui s'est fait inévitable. Parce qu'il aurait pu prévoir cette situation, parce qu'à l'instant même où Ayleen s'est animé – ça malgré leur arme braquée – il savait que rien ne pourrait éviter ce qui vient résonner dans le garage, là où les cris semblent s'estomper, là où une torpeur règne enfin. Calme satisfaisant pour le lieutenant qui n'ose encore baissé le regard. Parce qu'il ne ressent rien, parce qu'il n'a pas ce luxe. Aussi, enfin, ses perles claires se perdent sur des membres intacts, sur une personne toujours aussi stable qu'elle n'avait pu l'être ; contrairement à son voisin, contrairement à celui qui s'affale à même le sol, là, juste à ses pieds. Ce même homme qu'il guette, qu'il contemple malgré ses râles de douleur et la manière dont ses mains se mettent à trembler. Les choses empirent, la situation dégénère et pourtant, il n'agit pas. Parce qu'il est le cul entre deux chaises, finalement. Il l'a été dès ces portes passées, dès le piège sur lui refermé. Et le seul qui pourrait clairement s'en apercevoir se vide de son sang sous des prunelles qui ne s'en défont pas. Pas encore. Pas avant que l'animation ne reprenne et que quelques masses ne viennent s'affaler ici, pas avant que Gabriel ne vienne planter son regard dans le sien qu'il contourne enfin, laissant à Matthew quelques choix glacials, quelques choix à prendre comme dans l'espoir qu'ils puissent réparer tout ce temps qui se perd, douloureusement pour certains, lentement pour d'autres. Alors il choisit d'agir, il choisit de prendre les choses en main. Ce qu'il aurait dû faire dès le départ : ne pas s'encombrer de déchet de la société, d'hommes plus véreux finalement que ceux qu'ils sont forcés de côtoyer pour l'instant. Matthew s'anime, range son arme. Matthew s'élance vers l'un des Kings pour le défaire de son arme, pour venir prendre des devants qu'ils auraient dû envisager dès le départ en sachant que rien, ici, ne serait aisé et il compte sur les paupières lourdes de Daniel, sur le flou qui s'est abattu sur la vue de Julian, sur toute la situation horrible qui continue de prendre ses marques dans un lieu où ils auraient pu être en sécurité. Retarder l'inévitable ? Matthew repousse Caleb, Matthew vient se perdre près de Ayleen toujours au sol, se hisser jusqu'au devant de l'homme qui s'est fait téméraire de croire que son plan minable pourrait permettre une quelconque liberté. Liberté dont il le prive, arme levée, gâchette pressée. Un nouveau silence, un vacarme qui s'estompe puisque la foule semble rebrousser chemin sous ce qu'il vient faire retentir ici, puis une seconde fois en se tournant vers le deuxième homme menotté. « Profitez-en pour évacuer votre homme, j'emmène les miens. J'irai dire que vous avez éloigné le pire dans la fusillade et qu'il vivra grâce à vous. » Parce qu'il s'est fait malin, parce qu'il n'en reste pas moins calculateur. Une arme qui leur appartient plutôt que la sienne, des témoins qui n'oseront pas contredire des faits qui pourraient aisément leur tomber dessus, d'autres trop faibles pour avoir les idées claires. Hors de danger, il l'est. Il croit l'être, plus que jamais et s'est assuré de l'être. Parce qu'il ne mettra pas sa place en danger, parce qu'il sait qu'il ne la perdra pas. Aussi, il essuie ce qu'il tenait avant de la lâcher à même le sol, osant enfin un regard vers la jeune femme qu'il connaît, le visage encore troublé, éclaboussé en vérité. Celle dont il détourne son regard pour en revenir à son collègue qu'il va devoir éloigner de ce trou, Matthew de plus en plus lassé par tout ce qui ici commence à lui échapper.

Codage par Emi Burton

SAISON 1 # Intrigue 3

Ossinov's Garage

Le rire tonitruant du type disparaît sous son poids. Dans la chute tout se floute, tout s'obscurcit et tourne. Ses doigts frêles enfonce la main au plus profond de sa paume. Elle plante ses ongles dans la peau fragile qui se mord et se tord de peur lorsque la dénotation retenti sous son flan. Ça résonne, ça perce ses tympans, ça les disloque tandis qu'elle ne peut contenir un cri de terreur fugace. Les secondes s'égrainent en une éternité insoutenable dont elle ne peut se détacher. Le corps lourd, effrayé, paralysée, elle reste durant ce qui lui paraît des heures sur le malfrat qui se débat difficilement, tentant toujours d'étrangler l'autre flic tandis que le premier s'effondre au sol un peu plus loin. Des corps, des corps qui tombent, qui s'étalent et jettent hors d'eux leurs probables derniers souffles de vie. Comme la femme paniquée qui tremble au dessus de son ex-mari, Ayleen se fait transporter d'urgence par sa mémoire dans les limbes de quelques souvenirs hivernaux. Du sang, un fleuve interminable et rouge qui ne cesse de couler. Dans un mouvement de rein instinctif elle se propulse, se détache, tombe juste à côté de toute cette violence. Les hanches se cognent, la peau fait des bleus sous les vêtements. A nouveau tout semble défiler sous sa vue perdue. Tout semble aller plus vite, comme si quelqu'un s'amusait avec les boutons d'un magnétoscope. Et l'espace d'un instant, on presse le stop. Matthew est là, Matthew est au dessus d'elle et il est entrain de presser la gâchette de son arme dans une expression aussi glaciale que le métal sur lequel il appuie ; aussi froide que le cadavre en devenir de l'homme à côté d'elle. Le second coup de feu termine de casser l'oreille interne, laissant un bruit strident s'installer par dessus les sentiments épouvantés. Le sifflement persiste, englobe le crâne et termine de briser la carcasse maigre de la jeune femme qui s’essouffle à quelques centimètres du corps inerte. Bloquée, elle ne sent même pas qu'on la tire en arrière, qu'on lui palpe les joues et le front ainsi que les courbes de son corps de béton. Gabriel ressort son instinct de père du fond d'un tiroir avant de l'abandonner à nouveau, discutant avec Matthew, redemandant à ses hommes de faire pression sur les portes du garages qui se font de moins en moins dures à protéger.
Au dehors la foule s'échappe, la foule prend peur derrière les détonations qui semblent encore résonner entre les murs. Gabriel tourne, Gabriel se penche et murmure des choses dans le creux de l'oreille de Caleb. « C'est bon, ils ont appelé les secours ? Ok. Bon écoute moi bien l'alien, j''m'en tape du flingue utilisé, des traces de poudre et che pas quoi, on en a tous sur les mains ici limite et on mettra pas un de nos gars dans la merde même pour une histoire de légitime défense. T'as merdé, t'as merdé, j't'offre de quoi racheter la petite sauterie qu'on s'est permise de faire sur ton visage l'autre fois. Ecoute moi bien, on se débarrasse du macchabée et de son pote en deux deux avant qu'ils arrivent. On ouvre les portes et ils se sont tirés avec la foule qui a réussi à pénétrer c'est aussi simple que ça comme histoire et ça explique tout l'bordel. Tout s'est déroulé comme ça s'est passé, les types ont fait les chauds, ton pote numéro un s'est fait maîtriser comme une tapette, ton pote numéro deux s'est fait trouer comme une tirelire ; t'as riposté pour le défendre, t'as touché l'connard, il est blessé et maintenant il se démerde dans la nature avec son petit copain. Compris ? Tu m'fais l'plaisir de rentrer cette version dans le crâne de tes collègues et du moustachu là bas ; nous on s'occupe des deux autres gus'» Pendant deux minutes pleines et entières ils s'organisent et mettent à exécution leur plan en abattant une énorme barre de fer derrière la tête du deuxième suspect tandis qu'Ayleen peine à se relever, choquée, paniquée. Prenant mesure de l'ampleur des dégâts et de ce qui vient de se dérouler sous ses yeux elle exulte et pleure de rage. Sans réfléchir, sa silhouette s'élance vers son père et Matthew et les gifles et les coups pleuvent. « Espèce de connard ! Tu es...tu es ! Tu es flic ! Tu es censé protéger les gens p-p-p-pas les tu...pas faire ça ! Et toi comment tu peux cacher ça...comment vous pouvez ? Il..Il est mort, tu, tu l'as tué pour rien, pour rien et... »

Made by Neon Demon

Invité

❝ SAISON I INTRIGUE III ❞

Je ne m’attarde pas vraiment sur les mains tremblantes de la femme qui me passe ce dont j’ai besoin. Elle le fait, c’est tout ce qui compte. Je n’ai pas le temps de m’occuper de l’état de choc dans lequel elle se trouve ni de la calmer. Je récupère simplement les compresses, la colle chirurgicale, et je fais ce que je dois faire. Je fais au mieux avec ce que j’ai dans des circonstances difficiles mais j’ai l’habitude ou, plus exactement, j’avais l’habitude. Mon passé d’infirmier militaire est utile dans des cas comme celui-ci : travailler sous pression tout en risquant sa propre vie ne m’est pas inconnu. J’éponge le sang, j’applique au mieux la colle chirurgicale et je sursaute quand le coup de feu retentit. Un bruit sourd de chute, un cri de douleur, je me retourne aussitôt pour regarder qui a été touché. Je vois Daniel au sol qui se tient le côté et reporte rapidement mon attention sur Sebastian, terminant mon œuvre. Je dois d’abord terminer de m’occuper de lui avant d’aller m’occuper de Daniel. Je termine d’appliquer la colle chirugicale et c’est le cœur battant, après qu’un deuxième coup de feu ait retenti, que j’applique le bandeau adhésif qui permettra à la colle de bien tenir la plaie fermée. Compresse, bandage autour du crâne pour maintenir le tout. Je vérifie sa respiration, le laisse en PLS et me tourne vers la femme toujours en larmes. J’ignore si elle est capable mais…

« Restez auprès de lui, surveillez sa respiration et appelez-moi s’il reprend conscience. » Hésitation. Je pose ma main sur son épaule. « Je suis juste là. » je précise finalement, pour tenter de la rassurer un peu.

Puis, je récupère mon sac et me redresse. Un coup d’œil circulaire : je vois le type qui tenait l’arme et qui a tiré sur Daniel au sol, mort. Un frisson désagréable me parcourt l’échine et je me rapproche de Daniel, recroquevillé au sol, que son collègue a rejoint. Je me mets à genoux et enfile une autre paire de gants.

« Bouge pas. » je lui dis, au cas où lui viendrait l’idée de se tortiller.

Je le roule un peu sur le côté pour regarder si la balle est ressortie : ce n’est pas le cas. Je le replace sur le dos.

« Retire tes mains. » je lui ordonne et il s’exécute, soufflant à travers ses dents serrées : je me doute qu’il souffre et qu’il essaye tant bien que mal de garder la douleur silencieuse. Je n’ai pas le matériel pour dire si la balle a touché un organe et même si c’était le cas, je ne suis pas chirurgien et je n’ai pas le matériel pour m’occuper de lui. Je dois juste parer au plus pressé : arrêter l’hémorragie et m’assurer qu’il ne perde pas conscience ou pire. Je dois le maintenir en vie, tout simplement. Je récupère ce dont j’ai besoin et jette un regard d’excuse à Daniel.

« Désolé… » je lui dis pour accompagner mon regard.

Je dois faire un pansement compressif et ça va lui faire très, très, très mal. Daniel glisse son propre poignet dans sa bouche quand je commence à faire pression sur la blessure : il se mord pour ne pas crier. Je pourrais tenter de lui trouver quelque chose pour qu’il puisse mordre dedans mais pas le temps pour ça. Pas le temps parce que ça pisse le sang. Compresses, adhésif et je fronce les sourcils en voyant que le pansement compressif ne suffit pas.

« Merde… » là, ça me sort vraiment.

Je place mes mains par-dessus le pansement compressif et fait pression. Au moins, ça ralentit l’hémorragie. Je relève mon regard le collègue de Daniel, ignorant la scène qui se joue entre la jeune femme et lui.

« Hey ! Il faut appeler les secours, les évacuer tous les deux ! »

Un petit geste de la tête pour désigner Sebastian toujours inconscient.

« Et faut le faire vite ! »

Ce qui se joue autour ne compte plus. Je ne pense plus qu’aux deux blessés graves qui ont besoin de soins rapidement.

(c) sweet.lips

Caleb Cavanaugh

saison 1 # intrigue 3

C’est en marche. Après des mois de tensions, le voile se déchire enfin et la population se déverse sur eux comme la misère sur le monde. Caleb était déjà en train de commencer à s’organiser lorsqu’il a reçu l’appel de MadMax le prévenant de ce qui venait de se passer au Crashdown. Une de ses employés à pratiquement été battue à mort par ces sauvages. Caleb n’a de nouveau pas réagit à temps. Du moins, il n’a pas transmis le message à ses hommes dans un délai suffisamment large pour leur laisser le temps de se planquer eux aussi. Il devra en répondre à un moment ou un autre, il le sait…
Il jette un coup d’œil en direction de Sondra qui joue son rôle d’hôtesse à merveille, puis jette un œil vers Ezra qui console sa stupide fiancée, peu habituée à ce genre de manœuvre. Les hommes qu’il a souhaité réunir ici se sont également pointés avec femmes et enfants. Gabriel est arrivé il y a peu avec Ayleen et Sebastian ne devrait plus tarder maintenant. Le Président se tourne vers Jonah, l’ancien Prospect de son fils qu’il a décidé de prendre sous son aile… Simplement pour éviter qu’Ezra ait un allié. On n’est jamais trop prudent et il n’aime pas la manière qu’à son fils de le regarder depuis quelques mois.
« Ginger ! » le hèle-t-il, faisant référence à sa chevelure rousse et les nombreuses tâches de sons qui pigmentent sa peau diaphane. « Va voir c’qu’ils foutent en bas. Dès qu’O’Malley est passé, ferme-moi les grilles. Pigé ? »
La dernière recrue en date des Kings acquiesce et va dévaler le grand escalier menant aux chambres à l’étage. L’ancien appartement d’Ossinov lui-même, que James utilise parfois. La seule consigne est que le garde manger soit toujours plein, en cas de siège et que le sous-sol soit plein d’armes… Et la consigne a été respectée. Il y a de quoi nourrir un régiment à l’étage et chacun des hommes qui a passé cette porte ce soir s’est vu offrir une arme non traçable. Du moins, ce sont les ordres qu’il a distribués avant de commencer à passer ses coups de fils pour réunir tout le monde et dispatcher ses hommes dans toutes la ville.

« Ca va durer combien de temps ? » lui demande Mandy, son rejeton de quelques mois dans les bras, qu’elle berce avec une évidente angoisse.
« C’est l’affaire d’une nuit. Et c’est juste une mesure préventive. Rien ne garantie que les choses… »
Et c’est au moment où il s’apprête à lui dire que les choses ne vont pas forcément dégénérer qu’elles le font. Ca commence par des éclats de voix à proximité. Celle d’O’Malley est facilement reconnaissable pour lui qui le fréquente depuis des décennies… Mais c’est la rumeur lointaine d’autres voix qui l’interpelle et lui impose le silence. La foule s’est amassée et elle se rapproche.
« Caleb ? »
Il fait signe à la poule de se taire, puis la laisse en plan pour se rapprocher d’une des fenêtres. La seule à ne pas avoir été totalement condamnée pour lui permettre de surveiller la rue. Et ce qu’il voit ne lui plait pas le moins du monde. Des types en trainent d’autres, visiblement menottés, vers le garage. Des poulets… Putain. rage-t-il alors qu’il suppose que ce sont eux que les manifestants suivaient. Et ces cons les amène juste devant leurs putains de portes.
Sebastian tente de faire barrage mais tous les autres insistent pour que tout ce beau monde entre. Dans SON garage. Dans SA putain de planque ! Gabriel a plutôt intérêt de les empêcher d’entrer. Caleb se tourne vers les familles d’ores et déjà entassées à l’étage et distribue ses ordres.
« Bien. Restez éloignés des fenêtres, ça risque de chauffer dans un instant mais j’ai la situation sous contrôle. Ezra, tu es en charge de la sécurité de tout le monde jusqu’à mon retour. Personne ne monte sans mon autorisation, c’est clair ? » demande-t-il à son fils d’un ton dur alors que les femmes rassemblent bravement leur marmaille près des canapés du salon où certains des plus jeunes se sont déjà assoupis malgré le bruit ambiant. « Si les choses tournent mal, tu sais quoi faire. Toi, toi, vous venez avec moi. »
Sondra s’approche pour déposer un baiser sur ses lèvres et l’encourage à se montrer ferme et à assumer son rôle, avant de l’inciter à descendre au plus vite pour aller mettre de l’ordre. Encouragé par la confiance aveugle qu’elle lui porte, Caleb descend donc avec deux de ses hommes, satisfait d’entendre le verrou claquer dans son dos.

Gabriel l’accueil au bas de l’escalier et lui fait un rapide topo de la situation avant qu’il ait eu le temps de s’emporter. Des flics, il avait raison. Ces connards ont attirés la foule en colère droit sur eux ! Mais son bras droit et meilleur ami tente de le raisonner, usant des arguments de sa propre fille pour lui faire comprendre qu’ils ne peuvent pas les éjecter du garage et les donner en pâture aux habitants furieux de la Cité des Vents. Caleb abandonne finalement les négociations, furieux, et laisse son VP se rapprocher de Matthew Goodwin pour échanger quelques mots avec lui.
Quelques instants plus tard, quelque chose traverse l’une des vitres du garage et fait pleuvoir sur eux une multitude de morceaux de verre. Ce n’est qu’à ce moment que Caleb réalise que Jonah n’a pas fait son boulot. Où est parti ce con ? Pourquoi les grilles ne sont-elles pas descendues comme il l’avait exigé ? Sebastian s’agace et lui piaille dans l’oreille alors qu’il cherche ce connard de rouquin du regard. Introuvable. Ce con va le lui payer…
« Me fais pas chier Seb ! » se défend finalement Caleb, lui redonnant son attention, le visage rougi par la colère. Il s’est fait chier à installer un système de défense et ses hommes ne sont pas foutus de l’utiliser ! « Ce merdeux de Jonah était censé abaisser les grilles dès que tu arrivais. Faut tout faire soi-même putain ! Occupez-vous d’ça, je vais mettre la main sur ce trou du cul… »
Là-dessus, laissant à son Lieutenant et les deux hommes avec lesquels il est descendu la tâche d’enfin les barricader dans le garage, il part en quête de ce connard de rouquin qui va devoir répondre de ses erreurs. Il disparaît alors dans le bureau du fond où se trouve le système de verrouillage et sans aucun doute : ce con de Jonah.
« Toi ! » vagit-il en pointant son index vers son homme, visiblement au téléphone. « Mais qu’est-ce que tu glandes, espèce de connard ! »
« Je…je…j’étais… »
« Ferme-moi ces putains de grilles ! »
« Je… »
C’est à ce moment que, dans la pièce principale, les suspects interpelés par la flicaille se rebelle. Le sang de Caleb ne fait qu’un tour. Il désigne une dernière fois le boitier contrôlant la fermeture centralisée de toutes les grilles du garage à Jonah et revient sur ses pas, frustré de ne pas avoir pu corriger comme il se doit l’ancien Prospect de son fils. Mais il va pouvoir botter d’autres culs et ça…ça lui plait follement.
Mais pour ne pas changer, il n’arrive pas à temps et l’homme a le temps de faire feu, malgré l’intervention musclée de la petite Ayleen. Il arrive encore après la bataille et sa rage s’en trouve encore décuplée. Heureusement, la balle atteint un flic et pas un de ses gars. Sans perdre une seconde, il se jette sur le type et lui assène un puissant coup de poing qui l’assomme directement. Pour la forme, il lui en redonne quelques autres, satisfait de sentir cette douleur familière remonter le long de son bras pour l’électriser, et de voir le sang du pseudo criminel colorer ses phalanges de vermeil.
Il se redresse, se sentant un peu mieux…jusqu’à ce que Matthew vienne jouer les justiciers. Qui l’a autorisé à abattre un type dans SON garage ? Un type qu’il avait maitrisé et sur qui il vient d’imprimer ses empreintes qui plus est ? Personne ne croira à de la légitime défense. A quoi est-ce qu’il vient de jouer ?
« Profitez-en pour évacuer votre homme, j'emmène les miens. J'irai dire que vous avez éloigné le pire dans la fusillade et qu'il vivra grâce à vous. »
« Pour qui tu t’prends, sac à merde à m'donner des ordres ? » lui crache Caleb, fou de rage et prêt à lui éclater la tronche à lui aussi. Mais Gabriel intervient et tente de maitriser la situation. Son plan ne satisfait pas Caleb. Ce qu’il veut, c’est les voir tous morts. Tous ces connards fouteurs de merde, qui ont sapé son autorité, qui l’ont une fois de plus fait passer pour un rigolo…

Et bien sûr, pour parfaire le ridicule de sa situation, au moment où le moustachu ordonne qu’on évacue ses petits copains au plus vite : Jonah choisi ce moment pour enclencher enfin le mécanisme de fermeture des volets métallique, afin de les couper du monde extérieur. Alors Caleb se met à rire. Un rire proche de l’hystérie.
Ricanant toujours, il donne quelques tapes sur l’épaule de Gabriel pour lui faire comprendre qu'il lui refile le bébé et, sans un mot, se dirige vers l’étage qu’il n’aurait jamais dû quitter en fin de compte. Qu’ils se démerdent. Tous autant qu’ils sont : qu’ils se démerdent.
« Ca y est boss, j’ai tout fermé comme vous vouliez » lui lance Jonah qui revient vers eux.
Caleb lui adresse un large sourire, et puis lui envoie son poing dans la figure, ses bagues lui brisant deux dents sous l’impact et lui ouvrant la lèvre. L’ancien Prospect s’effondre, sous le choc, alors que le Président des Kings commence à gravir les marches, riant toujours.

SAISON 1 # Intrigue 3

Ossinov's Garage

C'est un retour aux sources d'un mal être qui n'en finit plus de grandir. Le corps étendu, sans vie se confond sous les yeux, change d'aspect, de grandeur, de vêtements et de visage. Le bitume n'est que neige, les effluves d'essences sont un stand de vin chaud renversé, les cris et les scandales de la foules sont des hurlements de frayeurs et de panique ; de désespoir et de perte. L'homme de quarante ans se trouble en un petit garçon de dix. Il se floute, s’égraine et se dérobe sous le regard exorbité et embué de larmes. La sylphide perd ses moyens, tremble et caresse encore et encore, dans un mécanisme effrayant, les traits que son mari et son fils avaient en commun. Les cheveux roux entre ses paumes fragiles se couvrent de sang, la plaie béante suppure tout ce qu'elle semble contenir comme liquide. Des litres, des flots et des torrents de carmin qui noient les mains, les genoux et les grains fins du sol de béton. Truc pâle, truc livide, Irene se désagrège autant que la masse devant elle. Sebastian sombre dans un coma, dans un vide inexpliqué, les éclats d'os de son crâne plantés dans le cerveau, éparpillés dans une poussière destructrice.
Le secouriste fait le nécessaire, pause une main sur son épaule qui la ramène bien plus à la réalité que les coups de feu et les bruits sourds auparavant sonnés. Rougis, gonflés, les iris se portent enfin sur les alentours. Un des flics est à terre, noyant lui aussi de sang le bitume sous lui. La panique gagne le visage des forces de l'ordre et de quelques hommes du club qui contemplent les portes du garage enfin se verrouiller totalement. Caleb exulte, Caleb hurle et renforce la peur dans ses rangs, l'insuffle au plus profond quand il plaque ses yeux fous dans ceux de certains de ses hommes ; sauf dans ceux de Gabriel, qui termine par le suivre à l'étage, ignorant superbement les coups contre la porte qui persistent, moins nombreux; fruit des hommes les plus déterminés à s'en prendre à eux malgré les balles tirées.
Inspirant profondément elle interpelle Ayleen qui se calme à peine, déboussolée comme peuvent être toutes les gamines fragiles de son âge. « Ayleen, ma belle, occupe toi de Sebastian s'il te plaît. Maintient sa tête dans le sens ou elle est, fait attention à sa respiration et... Et met toi devant lui ; je ne dois pas le voir pendant que j'opère. Compris ? » Irene se lève. Irene à l'instinct chirurgicale qui lui pousse au bout des doigts et vérifie le boulot du secouriste sur la tête de son époux avant de marcher plus loin. Elle abandonne ce qu'elle ne peut résolument contrôler. Elle se fait une raison, sait qu'elle n'y peut rien et s'en va pour plus facile, pour un oasis d'espoir plus éloigné. S'agenouillant aux côtés de Daniel elle écartes les tissus souillés et examine les chaires, encore un peu hésitante, encore un peu tremblante, mais déterminée à agir sur cet inconnu, impuissante pour son propre mari. Farfouillant dans le sac de l'homme, elle s'équipe de gants et inonde la plaie d'eau pour y voir plus clair. « On vous a dit oui pour avoir la paix, par rapport aux secours... Ils savent bien que la zone est inaccessible pour le moment. Ils doivent déjà chercher à contacter votre équipe et les autres, et vous ne répondez pas. Ils ne vont pas prendre le risque d'en perdre d'autres ici tant que la police n'aura pas dégagé et sécurisé le quartier. Nous allons nous débrouiller avec ce qu'il y a dans votre sac et ici. Je vais lui extraire la balle. » Elle reprend une inspiration qui lui soulève au plus haut la cage thoracique avant de fixer attentivement le secouriste, lui demandant silencieusement s'il est prêt à la suivre dans cette urgente entreprise. « Au fait, je dois vous appeler comment ? »

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